Bienvenue à toutes et à tous

En juin 1995, le successeur désigné de Chirac, maire de Paris parti à l'Elysée et chef du RPR, c'est Jean Tiberi, député-maire du 5è arrondissement. La presse et les milieux judiciaires bruissent des premières "affaires" douteuses liées à la gestion de la capitale par la droite. Bertrand Delanoë, alors quasi inconnu, est le leader de la gauche parisienne.
A la surprise générale, la gauche l'emporte dans 6 arrondissements, les 3è, 10è, 11è, 18è, 19è et 20è. Une première grosse brèche dans le fief de droite.


Le 18 mars 2001, les parisiennes et parisiens ont décidé démocratiquement de changer d’ère et de confier Paris, et ses 105 km², à Bertrand Delanoë et à la Gauche unie (PS, Verts, PCF, PRG et MRC), après plus de 100 années de gestion par la Droite, dont 24 ans par le RPR et son chef. Philippe Séguin, ancien ministre, ancien président de l'Assemblée Nationale, ancien chef du RPR et tête de liste de toute la droite RPR-UDF pour "garder Paris à droite", est défait, et ses troupes se sont même divisées dans l'attitude à avoir face aux listes du maire sortant, le RPR dissident Jean Tibéri.


Le 16 mars 2008, les habitants ont très largement reconduit les listes de gauche menées par Bertrand Delanoë (58%), un des rares maires de grande ville qui n’a qu’un seul mandat électif, avec pour projet de donner « un temps d’avance » à Paris. La candidate de la droite unie (UMP et Nouveau Centre) était Françoise de Panafieu, chiraquienne historique (elle fut longtemps l'adjointe de celui-ci), riche descendante de la famille Wendel (comme le baron Ernest-Antoine Seillère, qui dirigea le Medef, syndicat des grands patrons), "héritière politique" des sièges de député de ses parents (qui furent ministres de De Gaulle), maire sortante du 17è arrondissement et ancienne ministre éphémère sous Juppé en 1995. Elle est donc très lourdement battue, et au lendemain de son échec cuisant et humiliant, elle abandonne son siège de maire d'arrondissement, qu'elle livre à sa fidèle conseillère, Brigitte Kuster.
Du côté du "centre" (les ex UDF si longtemps alliés fidèles du
RPR, particulièrement à Paris), Marielle de Sarnez, intime de François Bayrou, portait les couleurs du Modem.
Sa stratégie fut hésitante, entre soutien à la droite chiraco-sarkoziste (systématiquement opposée, ou réticente, à tout ce que la gauche fait à Paris) et entre une gauche parisienne qu'elle critique parfois durement. Positionnement opportuniste ou cavalier seul suicidaire?
Le Modem parisien refuse au passage de s'engager sur la re-municipalisation de l'eau potable à Paris et sur le financement de 40.000 logements sociaux. Le PS n'est vraiment pas chaud face à cet OVNI instable, le PCF et les Verts parisiens disent par avance "non". Les électeurs trancheront avec vigueur: sur 163 élus au Conseil de Paris, le Modem se retrouve avec 1 seule élue (contre 6 auparavant), Mme de Sarnez elle-même, qui délaissera bien vite cette assemblée - elle en a démissionné au printemps 2010 - où elle ne pèse rien.


Aujourd’hui, à la lecture de la presse quotidienne, des interviews, des sites web d’informations et au fil des séances du Conseil de Paris et des conseils des 20 arrondissements, on en oublierait presque le « grand chelem » réalisé dans les 20 arrondissements de la capitale par la Droite (alors RPR et UDF) en 1983 : les élus menés par Jacques Chirac, avec aussi les célèbres Alain Juppé et Jean Tiberi, avaient alors remporté les 20 arrondissements... Y compris par des procédés jugés obscurs par certains observateurs et médias (faux électeurs, clientélisme…).


Pour analyser et comprendre où en sont les héritiers de cette abracadabrantesque histoire récente, faire mieux connaître qui sont les élus ou candidats de la Droite (positions, votes…), nous avons décidé de réagir, pour combler un vide démocratique sur le web.

La jeune équipe (bénévole !) de « La droite pour les Nuls » - tenace, bien informée, décidée et aimant aussi RIRE - est donc heureuse de vous accueillir sur son site pour vous faire partager chaque semaine, dans son « édition spéciale Paris », les mésaventures de la Droite.



lundi 12 avril 2010

Série Paris 16ème, quand la réalité UMP dépasse la fiction

En cette année 2010 où nous fêtons le 150è anniversaire de la création du 16è arrondissement, rattachement à la ville de Paris des anciennes communes d'Auteuil, de Passy et de Chaillot, la très bourgeoise droite du 16ème semble victime des premiers effets du nouveau feuilleton télévisé, intitulé « Paris 16ème, drôles de drames »...

Tous les membres de l’équipe de « La droite pour les nuls » se passionnent pour tous les épisodes ce navet de série Z, avec son casting largement truffé de "bras cassés" et dans lequel la réalité politique du 21è siècle dépasse carrément la fiction à l'ancienne des années 60-70… Voici donc un petit résumé des 10 saisons précédentes, pour ceux qui ont la chance de ne pas avoir de télévision :

- Lors de la saison 1, le « vieux beau » Claude Goasgen (mi-corse mi-breton, mais né à Toulon) -vite "blanchi" par les années- est parachuté lors de la législative de juin 1997 du 13ème arrondissement où il est élu vers l’Ouest Parisien (plus sûr, alors que l'ère Toubon bat déjà de l'aile...). Dommage qu’à l’époque il ait oublié d’adresser ses remerciements à Chirac pour sa lumineuse dissolution de l'Assemblée nationale car n'importe quel UMP est forcément élu député dans une circonscription en plaqué or (et fort taux d'ISF) comme celle-ci... Il l'emporte donc, comme prévu. Doté de puissants pouvoirs d’autodestruction, ce député alors UDF (tendance Madelin-Longuet, "Démocratie Libérale" n'étant alors pas autonome), adjoint au Maire de Paris chargé des affaires scolaires sous Chirac puis Tiberi, et ministre très éphémère sous Juppé en 1995, commence son têtu travail de sape local.

- Lors de la saison 2, Monsieur Goasguen se fait réélire en 2002 député de la 14ème circonscription (quartiers d'Auteuil et de la Muette) et prend les rênes du groupe UMP au Conseil de Paris.

- Après 4 saisons, durant lesquelles les critiques le félicitent pour son rôle d’opposant stérile contre la Gauche au Conseil de Paris, il cède à contrecoeur en septembre 2006 la présidence du groupe UMP à la néo-figurante Françoise de Panafieu (vraie habitante du 16è et de longue date !), affectueusement surnommée « la pintade à roulettes » notamment par les acteurs de la troupe comique des vieux chansonniers Tibéristes. Et ce après son apparition médiatique, on ne peut moins spontanée (et éphémère), en rollers, "pour faire jeune / moderne / branchée"... On sait ce qu'il advint par la suite, de la part des électeurs, y compris les mangeurs de volaille, pas souvent dupes et jamais plumés !!!

- Lors de la saison 6, notre Cloclo du 16ème s’essaye au traitement de texte et publie en 2006 (en vue des primaires internes de l'UMP) "Allô Paris bobo" chez Ramsay ; un "beau torchon" largement ignoré des médias, des commentateurs politiques et surtout superbement laissé de côté par les "acheteurs de livres" qui en veulent pour leur cerveau souvent et…leur argent parfois (même dans le 16è !).

- Grâce à ses nombreuses amies, les très fameuses Clodettes de l’UMP, il laisse tomber plume et clavier dans la saison 7, et se réhabille avec son costume de candidat aux primaires internes. Mais les militants lui préfèrent, et de loin, la grande Françoise (même sans ses roulettes). Il doit alors de nouveau "baisser son froc" en se retirant piteusement, avec cette magnifique déclaration « je mets l'union au-dessus de mon objectif personnel »… Quel comédien tragique ! mais surtout quelle tragique comédie !

- A l’approche de la saison 8, il se crée une petite troupe dédiée à sa gloire personnelle dans le 16ème, où il est bombardé tête de liste UMP, liste qui remporte évidemment, le 29 mars 2008, un franc succès aux municipales dès le 1er tour. Mais, trop grisé par la victoire, ne pouvant plus boire une seule goutte de champagne sans un haut-le-coeur, notre habile "tartuffe" écarte sans ménagement l'élégant, le républicain courtois, et parfois majestueux Pierre-Christian Taittinger, qui pensait encore rester le maire légitime du 16è, en vertu d'un accord pré-électoral passé entre eux... Le couteau fut planté dans la flûte, donc ! L'élégance et la subtilité allaient bien vite quitter la mairie du 16è... en lointain écho au passé militant assez "nerveux" du jeune Goasguen, avec ses amis du groupe Occident.

- Lors de la 9ème saison, Claude Goasguen devient ("enfin"...à ses yeux) Maire d'arrondissement et s’attribue quasiment le titre de directeur de casting. Deux personnages préfèrent alors quitter définitivement cette troupe baroque qui ressemble de plus en plus à un cirque ambulant coaché sans manière. L'ancien Pdg du Crédit Lyonnais, Jean Peyrelevade, unique acteur local de poids du Modem du 16ème (qui fut quand même condamné en 2006 dans le cadre de l’Affaire Executive Life à une peine de 500 000 dollars, 5 ans de mise à l'épreuve et 3 ans d'interdiction d'entrée sur le territoire américain pour fausses déclarations à la FED) démissionne du conseil arrondissement le 6 janvier 2009 : il est immédiatement remplacé par la très diaphane (certains osent dire "insipide "!?) Béatrice Lecouturier. Le regretté Pierre-Christian Taittinger lui disparaît brutalement sous les applaudissements unanimes en septembre 2009.

- La saison 10 est la plus incompréhensible, voire tortueuse. Nous voyons arriver un nouveau personnage, Laurence Dreyfus, auparavant simple conseillère d’arrondissement du 16ème qui redevient conseillère de Paris... mais en mars 2010, c’est le drame : notre metteur en scène lui retire très brusquement son titre d’Adjointe "chargée du suivi de la politique municipale". Il lui réécrit alors son personnage et elle réapparaît comme "adjointe chargée des relations avec le conseil régional d’Ile de France"… Et certains murmurent -depuis le 15ème par exemple- qu'il n'a pas osé écrire "aux choux farcis" ! Quelle belle promotion... Dans l’indifférence générale, Eric Helard, conseiller de Paris et élu du 16è (UMP mais ancien UDF, peu présent au Conseil de Paris), quitte l’UMP en avril 2010 et va rejoindre le groupe du Nouveau Centre (Centre et Indépendants ").


En résumé, face à cette farce démocratique et à la médiocrité de cette série droitière, l’équipe de « La droite pour les nuls » n’oublie heureusement jamais que la télévision n’est qu’un appareil ménager…mais que c’est aussi le gouvernement dans la salle à manger de chaque français…alors faites comme certains d'entre nous et installez votre télévision dans vos toilettes.

Madame, Mademoiselle, Monsieur, Bonsoir !