« Le Canard enchaîné » du 26 mai 2010 relate plusieurs actualités révélatrices sur le mode de vie et les « problèmes de logement » de 2 importants élus de la droite du très huppé 7ème arrondissement.
D'un côté, Rachida Dati ancienne ministre, maire (mère?) UMP bling-bling et députée européenne (exilée là-bas par Sarkozy depuis juin 2009) qui n'aurait pas tout payé de ses loyers et charges qui devrait 2.400 euros à la société ICADE (filiale de la puissante Caisse des Dépôts -CDC- organisme entièrement contrôlé par l'Etat) ! On apprend au passage qu'elle a, en juin 2009, vivement prié la CDC de lui trouver un bel appartement à louer dans son arrondissement... Elle s'est donc rapidement vu attribuer sur une belle avenue un beau duplex de 5 pièces de 113m² pour 3.300 euros par (charges comprises), ce qui n'est pas très cher pour ce quartier de luxe... En fait, l'hebdo nous apprend qu'elle aurait exigé quelques travaux de peinture, de rénovation et la pose de double-vitrage aux frais du bailleur ; face au refus, elle aurait décidé de ne pas payer toutes les charges ! La "belle" n'aurait pas du tout apprécié, on s'en doute quand on connaît son caractère, de se voir envoyer une lettre recommandée en AR, le 6 avril 2010, la sommant de payer le dû à son bailleur para-public. Menacée de poursuites judiciaires, elle aurait interpellé le directeur général de la CDC qui a apaisé l'affaire : Madame paiera finalement elle-même ses nouvelles fenêtres, et il n'y aura pas de poursuites...
Dans le même arrondissement, pourtant pas très grand et assez peu peuplé du fait du nombre d'immeubles officiels (ministères, monuments, ambassades...), Yves Pozzo di Borgo, le leader des élus Nouveau Centre (NC) du Conseil de Paris (qui compte, en mai 2010, 13 membres sur 163 élus du Conseil de Paris, ayant récupéré 3 ex-UMP en colère contre leur parti) a de quoi se frotter les mains.
Présentons d'abord rapidement le sieur : né en 1948 à Ajaccio (Corse du Sud), il a eu pour profession "Inspecteur général de l'administration de l'Education nationale", autrement dit il est haut fonctionnaire, donc bien payé. La famille, noble, empile comte, duchesse ou baron... Ancien adjoint UDF d'arrondissement dans le 7ème, il devient enfin Conseiller de Paris en mars 2001, il est en plus sénateur depuis septembre 2004. En 2006, il s'oppose à Mariele de Sarnez, fidèle et intime de François Bayrou, pour le contrôle de la fédération UDF (future Modem) de la capitale.
En 2007, il soutient Bayrou au 1er tour, mais soutient Sarkozy pour le 2ème, à l'instar de tous les ex-Modem qui créeront ensuite le Nouveau Centre avec Hervé Morin (futur ministre).
La famille possède de nombreux biens (un membre de la famille, né dans le 7ème, se définit même comme « propriétaire terrien » dans le Who’s Who) qui permettent de vivre grassement. M.Pozzo di Borgo figure en mars 2008 en 4ème position sur la liste UMP de Rachida Dati (parachutée dans ce fief doré du 7ème), ce qui lui permet de rester conseiller de Paris.
Le Canard nous apprend aussi cette semaine que la nouvelle opération immobilière effectué par le président du Gabon Ali Bongo (président successeur -depuis septembre 2009- de feu son riche et contesté papa Omar Bongo, assis sur une manne pétrolière qui profite peu à son peuple), l'achat par cet état d'un immense hôtel particulier du 18ème siècle en plein 7ème au 51 rue de l'Université : 4.500m² habitables + 3.700m² de cour et jardin... qui était en vente pour 100 millions euros depuis quelques années.
Belle transaction. On peut deviner sans trop d’impertinence que ce brave cumulard élu du 7ème touche une partie de la vente ? 50%? 30%? 9%... ou même juste 1%, ça permet de voir venir, en plein dans la crise.
Peut-être est-ce aussi une des raisons pour lesquelles M.Pozzo di Borgo a coutume de s'opposer (sous des prétextes divers), comme la quasi totalité des élus de droite à Paris, à la création de logements sociaux dans "son" arrondissement, de peur que cela fassent baisser la valeur de ses biens, les loyers encaissés et autres plus-values immobilières? La droite parisienne ne connaît pas la crise. Pas sûr qu’elle connaisse, non plus, la vraie vie des parisiens moyens…