Loin de la manifestation organisée samedi 15 mai 2010 à 19h30 aux abords du fameux Parc des Princes (Paris 16ème) par trois groupes de supporteurs du virage Auteuil (Kriek Paris 1999, Karsud et Lutèce Falco 1991), qui a réuni un millier de supporteurs du PSG pour protester contre un nouveau plan antiviolence enfin pertinent, l’équipe de « La droite pour les nuls » souhaite aujourd’hui, après plusieurs semaines d’enquête, attirer votre attention sur l’apparition, depuis quelques années dans le très chic 16ème, d’un autre phénomène de bande, extrêmement de droite lui aussi.
Après son mini-coup d’état orchestré en mars 2008, le député UMP Claude Goasguen (ex-élu du 13ème) a investit l’ouest doré de la Capitale, en se faisant élire maire du 16ème, écartant sans ménagement le sympathique et élégant maire sortant, le républicain cultivé et courtois, le très urbain et parfois quasi majestueux Pierre-Christian Taittinger, qui pensait encore rester le maire légitime du 16è, en vertu d'un accord pré-électoral passé entre eux.
Depuis cet épisode, Claude Goasguen contrôle - tel un chef de bande affamé et ivre de son petit trône - les élus de la droite du 16ème. Son dernier fait d’armes remonte à avril dernier, où il a nommé M.Gérard Gachet comme conseiller délégué à la sécurité à la mairie du 16ème.
Candidat en 1983 sur les listes d'union RPR-UDF-CNI menées par Jacques Chirac, Gérard Gachet a été conseiller du19ème arrondissementde Paris de 1983 à 2001, et adjoint au maire de cet arrondissement de 1989 à 1995. Comme Goasguen, il s’est fait parachuter électoralement en mars 2008 conseiller d’arrondissement du 16ème. Or jusque là, on le connaissait surtout comme plume assez réactionnaire pour «Le Figaro» et directeur de la rédaction de l'hebdomadaire ultra-conservateur «Valeurs actuelles » (propriété de la famille UMP Dassault, milliardaires de l’armement qui peinent tant à exporter leurs « coucous »). Chroniqueur régulier en2007 sur I-Télé dans l'émission "N’ayons pas peur des mots", il a été nommé en janvier2008 par Michèle Alliot Maris porte-parole du ministère de l'Intérieur, fonction qu’il occupe toujours aujourd’hui avec Brice Hortefeux comme ministre.
En plus de leur parachutage sauvage dans le 16ème, quels autres points communs peuvent donc réunir Claude Goasguen et Gérard Gachet, au point de faire peur aujourd’hui à nombre d’habitants et plus particulièrement aux 3.800 habitants qui sont demandeurs d’un logement social du 16ème ?
Nous nous sommes donc plongés dans la jeunesse sulfureuse de ces deux élus aujourd’hui très « BCBG » et avons redécouvert qu’au lendemain de « Mai 68 », le jeune mi-breton mi-corse né à Toulon Claude Goasguen fut notamment président de la «Corpo» d'Assas, très proche d'étudiants activistes d'extrême droite comme les jeunes excités Alain Madelin (ultra-libéral, aujourd’hui quasi disparu de la circulation, et « marqué au fer rouge » après ses nauséadondes alliances honteuses avec des élus FN aux régionales 1998-2004), Hervé Novelli, Patrick Devedjian (aujourd’hui ministres insipides), Anne Méaux (aujourd’hui très riche « papesse » de la communication de quelques grands patrons et de nombreux ministres de droite), Gérard Longuet (aujourd’hui Président des sénateurs UMP…), alors membres du mouvement ultra-nationaliste, antisémite et d'extême droite «Occident» (groupe porté sur les violences physiques…) ; Gérard Gachet lui militait également à l’extrême droite mais au groupusculaire (mais aux idées violentes) Parti des Forces Nouvelles…de « si beaux » engagements de jeunesse qui expliquent pourquoi aujourd’hui ils s’opposent à tous les programmes de construction de logements sociaux dans le 16ème. (voir les 2 pages du dossier édifiantes publié le mardi 18 mai 2010 dans « Libération »). Quelle génération !
Quand vous avez réussi à vous faire élire, même avec quelques manoeuvres un peu contestables, chef de bande dans un arrondissement « friqué » qui compte à peine 2,5% de HLM (contre plus de 30 % dans le 19ème ou le 13ème), que 20% de vos administrés payent l’ISF avec un patrimoine moyen de 2,95 millions d’euros et profitent du bouclier fiscal (rappel : 99% des sommes dudit bouclier vont à des habitants assujettis à l’ISF…), l’unique préoccupation de certains semble hélas de conserver « leur » territoire en imposant une certaine « peur sur la Ville », entre refus de la mixité sociale et pur « ghetto de riches », malgré la crise !