A quelques jours du grand remaniement gouvernemental, Benoist Apparu, secrétaire d'Etat chargé du logement et de l’urbanisme, était l’invité du site LeMonde.fr le 7 octobre. Participant à un exercice de démocratie directe en répondant aux questions des internautes, il s’est dit favorable à la construction de tours de logements « sociaux » à Paris.
L’équipe de « La droite pour les nuls » met aujourd’hui le terme sociaux entre guillemets, puisqu’il figurait initialement dans le titre de ce chat, avant de disparaître comme par magie quelques minutes plus tard.
Face à ce tour de passe-passe médiatique, demandons-nous qui aurait bien pu exercer une aussi forte pression à l’encontre de Madame Nadia Bouyer, directrice de cabinet de notre soldat bâtisseur, au point qu’elle intervienne immédiatement auprès de la rédaction du Monde pour faire corriger le titre ? Et si en réalité l’expression « logements sociaux » dans la bouche du secrétaire d’Etat chargé du logement faisait courir un grave danger à certains élu(e)s UMP de la droite parisienne ?
En se plongeant dans le contenu de ce chat, la réponse nous apparait dès le premier échange :
« Question : La chambre régionale des comptes pointe le déficit des logements sociaux des arrondissements tenus par la droite à Paris. Pourquoi les députés-maires UMP des 15e, 16e, 17e, 7e s'opposent à la construction ou la réhabilitation de logements sociaux ?
Benoist Apparu : Il n'y a pas d'opposition en tant que telle des maires d'arrondissement concernés. Ils acceptent la construction de logements sociaux, même s'il est vrai que, historiquement, ce sont des arrondissements où il y a moins de logements que, par exemple dans l'Est parisien. Il n'en demeure pas moins que c'est aussi là qu'il faut en construire ».
Face aux déclarations de Benoist Apparu les élus UMP de l’est de Paris, comme ceux du Pôle reconquête, applaudissent déjà des deux mains alors que les députés-maires Jean-François Lamour, Claude Goasguen, Rachida Dati, Brigitte Kuster, Françoise de Panafieu, Bernard Debré, Philippe Goujon vont maintenant chercher à minimiser ses propos, crier haut et fort qu’ils sont eux aussi pour la rupture ! tout en déposant de nouveaux recours contre les logements sociaux…
Rassurez-vous, après la défaite aux municipales de 2014, la droite parisienne comprendra l’intérêt de la (re)construction !
Mais d’ici là, Bertrand Delanoë et Jean-Yves Mano auront déjà atteint les 20 % de logements sociaux dans la Capitale ; Paris sera la 1ère grande ville de France respectant avec six ans d’avance la loi SRU et Benoist Apparu pourra rappeler qu’il n'en demeure pas moins que c'est aussi là qu'il fallait en construire !